
Huit municipalités françaises (Grenoble, Bègles, Lille, Lyon, Montpellier, Mouans-Sartoux, Paris et Rennes) ont annoncé le 28 août ne plus vouloir servir de thon dans les menus scolaires, invoquant les risques liés à la présence de mercure dans ce poisson. Cette décision intervient près d’un an après la publication restée sans effets d’une enquête de l’association BLOOM mettant en garde contre la contamination du thon par ce métal lourd, reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme un neurotoxique majeur.
Les villes concernées représentent au total plus de 3,5 millions d’habitants. Elles affirment agir pour protéger les enfants, jugés particulièrement vulnérables à l’exposition au mercure.
Selon l’étude de BLOOM, publié en octobre 2024, la réglementation européenne permet aujourd’hui au thon de contenir jusqu’à 1 mg/kg de mercure, soit un taux trois fois plus élevé que certains autres poissons.
L’association souligne qu’un enfant de 20 kilos ayant consommé une seule boîte de thon de 100 grammes au niveau autorisé pourrait absorber près de quatre fois la dose hebdomadaire tolérable. Les effets potentiels incluent une baisse du quotient intellectuel, des troubles neuromoteurs et des difficultés de mémoire ou de comportement.
Face à ce constat, les huit municipalités réclament un abaissement du seuil maximal de mercure autorisé dans le thon à 0,3 mg/kg, déjà en vigueur pour d’autres produits de la mer. Elles demandent au gouvernement français de porter cette revendication auprès de la Commission européenne et de prendre, au niveau national, des mesures d’interdiction des produits dépassant cette limite.
En attendant une éventuelle évolution réglementaire, le thon restera absent des assiettes servies dans les cantines scolaires de ces huit villes.